Graphisme, manipulation et engagement politique


On commence par une histoire étonnante, celle de Ernest Bettler, un graphiste suisse du milieu du siècle dernier.
À la fin des années cinquante la société pharmaceutique Pfäfferli+Huber, lui passe commande d'une série d'affiches publicitaires. Connaissant l'implication de cette société dans les tests faits par les nazis sur les prisonniers de guerre, Ernest Bettler accepte avec une idée derrière la tête : il réalise les pubs mais y intègre un message caché. Prises une à une les affiches sont classiques, mises les unes à coté des autres, elles forment le mot "nazi" (l'image en haut du message est le "A").
Ces pubs auraient fait couler la société Pfäfferli+Huber.
Voila pour la partie graphisme et engagement politique. La manipulation est ailleurs.
En fait, cette histoire qui a fait son bonhomme de chemin et a été reprise par plusieurs sites et journaux est complètement bidon. Il s'agit d'une manipulation orchestrée par le magazine culturel américain dotdotdot. Ce qui est étonnant, c'est que la communauté des graphistes américain y a immédiatement cru et a transformé Ernest Bettler en icône du graphisme engagé.
Moralité : méfiez vous des trop belles histoires :)
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